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Les Stan
1 juin 2019

3 jours à cheval dans le parc national Saïram Ugam

 

Petite erreur dans les dates sur le dernier post, je rectifie.

 

28 Mai 2019

 

Et la voiture arrive effet. La personne qui en descend se présente « my name is Kathya », et son anglais s’arrête là, alors pour les questions on repassera. Qui est-ce? ou va-t-on? surprise, surprise…. Nous on espère qu’on va à Lenger pour mettre au point la Rando à cheval de 3 jours, mais nous n’en sommes pas si sûrs. On quitte Chymkent, la direction pour Lenger est bonne et en effet nous y voilà. Mais comment trouver l’agence d’éco-tourisme conseillée dans le lonely? Conseillée mais pas indiquée, aucune adresse, juste une indication « au bout d’une impasse à 15mn de la gare des bus », c’est plutôt vague. Si nous n’avions notre « Kathya »nous n’y serions jamais arrivés. Car on y arrive. Evidemment rien n’indique que nous sommes au bon endroit mais nous finirons par comprendre à force de déductions que nous sommes bien arrivés à l’agence indiquée dans le guide, tenue (d’une main de fer) par Alikhan un ancien pilote de l’armée de l’air Kazakhe. il est là devant nous, 73 ans mais encore très bien, costume, cravate, médailles. Et la négociation commence. Nous avons heureusement l’aide d’une interprète. Tout se cale comme on le veut, le prix nous convient, le programme également. Nous commencerons demain matin.  Mais ce soir où pouvons nous dormir? Hé bien, mais chez Kathya, qui, on le découvrira plus tard, est aussi l’épouse du pilote. Mais une telle négociation ça s’arrose et le pilote nous invite à boire une bière accompagnée d’une spécialité fromagère Kazakhe. Comment dire…..c’est blanc, c’est rond comme une bille, mais gros comme la grosse bille, et….. ça a  la même consistance…. Une fois qu’on l’a dans la bouche on ne peut plus dire un mot tellement on est encombré, et impossible de croquer dedans. Bref, nous on a abandonné, et on ramènera ça à Saint Donan pour qui veut goûter. Pas de risque, ça sera intact dans 2,5 mois. 

Nous allons jusqu’à la très confortable maison d’Alikhan et Kathya pour y prendre le repas, juste accompagnés par Alikhan car Kathya est en plein ramadan, ce qui ne l’empêche pas de nous préparer un délicieux repas composé d’un très bon Beshbarmak, larges nouilles plates agrémentées de viande de mouton mijotées dans un bouillon de légumes qui lui, est servi à part. Mais ce n’est pas tout, la table est couverte de nourriture, et il faudrait goûter à tout! impossible! Pour faire glisser, le traditionnel tchaï, (thé) mais voilà que de dessous la table « surgit » une bouteille de vodka. Après la bière, et pour ne pas vexer notre hôte, il faut bien tendre notre verre (petit), mais une seule fois. Alikhan s’envoie le sien cul sec et on s’attend à le voir jeter son verre derrière lui….mais non puisqu’il le remplit à nouveau, et à nouveau. Les règles du ramadan ont l’air de lui être indifférentes. Après ça il nous conseille une sieste d’une heure (qui ne sera pas refus) et nous emmènera ensuite à Chymkent à une représentation militaire à laquelle il assiste.  Ah? ok. Une heure plus tard, Alikhan en grand uniforme couvert de médailles, et nous….. en uniforme de touristes,  sommes  en route pour Chymkent. On arrive un peu à la bourre dans une grande salle de spectacle où l’hymne national retentit. Tout le monde debout, et au garde à vous…..Plus beaucoup de places, vue notre retard, alors toi BB tu te mets là, et toi Annie 3 rangs plus bas, et Alikhan encore ailleurs. La première partie est assez…….soporiphique. Des discours, des discours et encore des discours à propos d’un Général mort récemment dont la photo passe sans discontinuer sur l’écran en fond de scène. Puis remise de médailles. Les vestes sont déjà bien lourdes mais il y a toujours de la place pour une tite médaille supplémentaire, puis…..variétés. Je suis au bord du fou rire quand un militaire vient chanter un titre qui n’a rien de militaire mais tout du dernier tube à la mode, avec force déhanchement, et contorsions, le tout faisant virevolter ses breloques et autres artifices militaires qui semblent là complètement décalés. Heureusement nous n’allons pas jusqu’au bout du spectacle. Nos hôtes tiennent à nous montrer le mémorial (que nous avons déjà vu hier), et on rentre à la « maison » avec Alikhan, tandis que Kathya conduit 2 touristes Argentins au parc national. Nous sommes donc rentrés bien avant elle, et après la douche, la vodka succède aux bières en attendant son retour.  Tchout! tchout! et hop une vodka cul sec…..Tchout! Tchout! ça n’arrête jamais. Nous avons une grande conversation très interessante avec Alikhan sur le Kazakhstan, aidés en cela par google traduction qui parfois n’en fait qu’à sa tête ce qui nous donne l’occasion de bonnes rigolades. Kathya arrive, et se met aussitôt aux fourneaux. Nouveau repas copieux et dodo. Le départ est prévu demain à 9h pour le parc Saïram Ugam.

 

 

29 Mai 2019

 

85- Bienvenue dans le parc national Saïram Ugam

Ce matin direction le parc national Saïram Ugam. Le paysage change complètement. Des montagnes aux sommets enneigés barrent l’horizon. Les prairies sont bien grasses. Une soixantaine de km plus loin dans arrivons dans une ferme. Dans la cour les chevaux sont déjà prêts. Juste le temps de prendre possession de notre chambre et nous voilà en selle. Nos chevaux sont bien efflanqués et ont l’air bien jeunes. Notre guide quant à lui à une belle jument que son jeune poulain accompagne. Les 3 chevaux sont pieds nus. Nous voilà partis, nous 3, le poulain et les 2 chiens. Nous montons derrière la ferme dans des paysages sublimes. Ciel bleu, montagnes blanches, prairies vertes. Pas de barrière, pas de clôture, le paysage à l’infini. On adore….. Et des troupeaux de chevaux partout. De l’un des troupeaux sort un magnifique cheval qui galope vert nous avec une attitude bien menaçante, mais qu’est ce qu’il est beau! Le guide descend de sa jument et attend le cheval belliqueux. Une pierre dans sa direction, bien visée, et le voilà qui repart vers son troupeau au grand galop. Quelle belle image!. Avis aux copains de la randodoutte : rien de plus simple pour faire fuir un cheval menaçant vous voyez, à vous de jouer en Dordogne si l’occasion se présente :o) Nous arrivons jusqu’à un canyon. L’altitude a fait tomber un peu la température, il fait bon, et c’est TRES mais très très beau. Après avoir jouit du spectacle un petit moment et laissé nos chevaux souffler nous repartons vers le village. A 14h nous sommes de retour, avec un peu mal partout. Aux genoux : les étriers sont trop courts mais impossibles à régler car attachés à la selle par une corde nouée. Aux mollets : les étrivières, la corde donc, nous  les cisaillent.  Quant à la selle, un simple arçon en fer juste recouvert d’une couverture, eh bien ça fait mal ….un peu partout. Nous sommes sous le charme des paysages, il n’en est pas de même de l’accueil de nos hôtes qui nous ignorent royalement et n’essaient pas de communiquer. Nous mangeons évidemment seuls sur la grande table basse qu’affectionne tout particulièrement BB :o))), Ramadan toujours. L’après midi le maréchal ferrant est là et pose des fers « rustiques » sur les sabots du cheval de BB. Les outils sont « polyvalents » : point de lime mais un rabot, des fers trop petits, un simple couteau pour couper la fourchette, et une multitude de clous pour tenir l’ensemble. Nous verrons demain. Nous partons faire une balade à pied jusqu’au bout du village. Tous les animaux de ferme sont en liberté, veaux, vaches, cochons….euh non pas cochons, couvées… et aussi les moutons à gros cul, (ils ont une protubérance à l’arrière train) ceux dont on extrait la graisse de la queue qui vaut de l’or. On s’était déjà aperçus un peu partout ailleurs que les animaux vivaient leur vie librement. Y compris sur la 2 fois 2 voies que nous avons emprunté il y a quelques jours, les vaches traversent tranquillement pour aller trouver un peu d’herbe entre les rails centraux. Les voitures n’en font pas cas, les contournent et c’est tout. De retour à la ferme, on nous ignore toujours autant. Chacun vaque à ses occupations, les moutons sont rentrés les vaches sont traites, à la main bien sur. A 19h le repas est servi. Et quand on demande à prendre une douche on nous explique que c’est à 20h30 pour « bagna » sans doute le mot Kazakhe pour dire douche ?? Et à 20h30, en effet « bagna ». Mais ce n’est pas du tout une douche. On nous conduit dans un petit local à l’extérieur. Dedans une chaleur humide nous accueille. Passée la deuxième  porte il fait encore plus chaud. Là 2 tuyaux,  un eau froide, l’autre eau bouillante, et une casserole pour s’arroser, mais derrière la 3ème porte……le sauna, il y fait sans doute pas loin de 100 degrés, c’est intenable! Tant bien que mal on prend une douche avec la casserole en mélangeant beaucoup d’eau froide et un tout petit peu d’eau bouillante, et vite…..on sort avant d’avoir à nouveau trop transpiré. 

 

30 Mai 2019

 

93- Les plus beaux

Nouvelle journée de randonnée splendide. Nous nous approchons encore plus près de la frontière Kirghize. Nous sommes tout au sud du Kazakhstan ici, et derrière ces montagnes gigantesques à l’ouest l’Ouzbékistan, à l’est le Kirghizistan. Le ciel est un peu voilé ce matin, mais le soleil reviendra en cours de journée. Nous montons régulièrement dans des paysages toujours aussi magiques jusqu’à atteindre notre point de pique-nique, un vaste espace à peu près plat avec une vue à 360°. Nous sommes à 2200m d’altitude. A cette altitude les tulipes sauvages n’ont pas fini leur floraison. Le retour se fait par un chemin un peu différent. Nous sommes sous le charme. Les chevaux avancent mieux dans le sens du retour rejoignant en cela tous les chevaux du monde. Mais les pauvres ils font pitié. 2 ans le mien, 3 ans celui de BB c’est bien jeune pour de tels efforts.  Les Kazakhe ne se soucient pas de la condition animale. L’animal est là  soit travailler, soit pour être mangé. En fait ce sont de très bons cavaliers, certes il doit être difficile de les sortir de selle, mais question dressage, zéro, tout dans la violence, rien en éducation. A 2 ans les chevaux ne bougent pas une oreille, n’ont aucun refus, rien ne les effraie, ah si, l’homme……hum, hum!

Nos hôtes se détendent légèrement vis à vis de nous. En fait, je pense qu’ils sont intimidés, mais ils font leur possible pour nous être agréables. Exemple le sauna d’hier,  ce matin  ma selle a été changée et j’ai des étriers plus longs, ils ont tenu compte de ma remarque. Ce soir en rentrant un thé accompagné de friandises nous est servi spontanément. Et il suffit qu’on fasse le premier pas avec un sourire, ou une tentative de communication pour que les visages se décrispent. Mais ils sont quand même beaucoup sur la réserve. Entre l’année dernière en Asie où le sourire était sur toutes les lèvres, et cette année en Asie centrale où il faut le chercher, le provoquer, on se demande à quel endroit de l’Asie se fait le changement de comportement :o). 

 

31 Mai 2019

 

Dernière journée de randonnée, et encore des paysages superbes. Nous sommes allés jusqu’à un défilé au fond duquel coule la rivière tumultueuse au pas tranquille de nos chevaux. Ils ne sont pas bons en montée, mauvais en descente et lents sur le plat. Rien à en tirer, du moins pas avec notre méthode, quoique…..Après 3 jours on arrive à les faire «  un peu » accélérer sans tambouriner dans les flans, et ils n’ont plus peur de notre main sur leur encolure ayant sans doute compris qu’elle ne frappe pas. Notre guide, quant à lui, nous sème largement, mais chaque pas est accompagné de la menace du fouet, qui même s’il ne touche pas à chaque fois est là bien en vue frappant l’étrier ou bien virevoltant au dessus de la tête du cheval. Dans l’après midi nous allons faire une balade à pieds tous les 2. Nous rentrons au pas de course car l’orage gronde. Nous sommes maintenant connus dans le village, on nous salue, ils savent que nous sommes les « fransouzes » comme ils disent. Les mains se tendent accompagnées d’un « salam malikoum » auquel il faudrait sans oute répondre « malikoum salam », mais auquel nous répondons « bien le bonsoir messieurs » :o)). L’orage fini par éclater. Nous avons vraiment été très chanceux pour nos 3 jours de rando sous un soleil de plomb. 

Demain retour sur Chymkent, et organisation pour notre passage en Ouzbékistan après demain. L’épopée Kazakhe touche à sa fin.

 

95-Tulipes sauvages

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C'était avant....
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