Les monts fan

28 juin 2019

Umed et son opel astra sont là à 9h tapantes. Dés la sortie de Pendjikent on s’élève dans les montagnes. La route est belle, large, peu fréquentée, et heureusement car quelques nids de poules non signalés surprennent Umed. Un passage particulièrement défoncé est négocié à la « va comme j’te peux ». Un a fallu qu’on croise un camion juste à cet endroit, camion qui, pour éviter le plus mauvais de la chaussée, était complètement déporté à sa gauche donc à notre droite….Umed n’a eu que le choix de passer là où il restait de la place, au plus mauvais endroit donc, on s’est croisé à l’anglaise…et à fond… Il faut bien dire qu’Umed n’est pas un chauffeur émérite. Il se laisse vite surprendre, met au point mort dans les descentes, comme tout le monde il est vrai, et ne choisi pas le meilleur endroit pour mettre ses roues. Dans les côtes l’Opel astra en a plein son buffet et peine comme une vieille dame qu’elle est. Et quand on quitte la grand-route pour prendre la piste non asphaltée qui mène à destination c’est bien pire. Le fond de caisse touche, on s’écrase dans les côtes, on patine, le moteur chauffe, on cale. On a bien cru ne pas arriver au bout. Et si! Une belle Datcha nous attend. A l’extérieur ça a de la gueule, et que dire du paysage……somptueux. Nous sommes entourés de sommets « vertigineux »dont certains sont enneigés et culminent à plus de 5000 mètres. Nous arrivons à l’heure du déjeuner que nous prenons sur la terrasse de la « datcha ». Pour la chambre c’est à n’y rien comprendre. D’ailleurs même Umed, qui pourtant par  la langue, n’y comprend rien. On pose nos sacs dans une grande chambre qui visiblement est déjà habitée par d’autres. Puis on nous dit, enfin on croit comprendre, que c’est en attendant que notre véritable chambre se libère dans le petit bâtiment tout rond avec un toit comme une pomme de pin. Ce qui laisse le temps de parler un peu « money ». Les repas (sauf le petit déjeuner) sont en suppléments, et quel supplément 5$ par personne, hors de prix quand on considère qu’à Pendjikent on a mangé pour 2,5 euros pour nous 2….. mais a-t-on le choix? nous sommes au bout du monde. Parlons transport ensuite. Pour aller jusqu’à Douchambé (environ 140 km), il nous en coûtera 100$, 80$ après d’âpres marchandages. C’est le prix parait-il. Le soir à table nous discuterons avec des Polonais venus de Douchambé qui eux en effet ont payé 100$. En fait c’est le prix des 4 places dans la voiture et de l’aller/retour.  Nous disons au-revoir à Umed qui rentre sur Pendjikent et qui a été une très bonne affaire pour nous puisqu’il ne nous a pris que 40$ pour les 160 km depuis Pendjikent, au prétexte de pratiquer l’anglais……merci Umed. Mais l’affaire de la chambre n’est pas terminée. Voilà que le propriétaire arrive. Il parle un anglais basic, et nous explique que nous aurions du avoir une belle chambre d’après la réservation booking, mais elle n’est pas libre ce soir, alors il nous en donne une petite, moche, et pas confortable, et en échange ne nous fait pas payer les 10$ pour les repas de ce soir, et même si on reste dans la chambre les 3 nuits, on ne paie pas les 3 repas du soir. Alors comme on plus regardant de notre parte-monnaie que de notre confort, on accepte volontiers. Mais franchement on a bien rigolé de tous ces changements de situation. Et encore j’ai raccourci l’historie.

L’après-midi, nous allons faire le tour du village de Sary Tag. Une poignée de maisons, le tour est vite fait. La guesthouse est pleine à craquer, des américains en voyage organisé des polonais venus faire de la randonnée en montagne, et tout un tas de Tadjiks qui dormiront dehors sur la tapchans.

29 juin 2019

Nous nous réveillons sous la pluie qui ne fait que s’intensifier tout au long de la matinée. Les dormeurs à la « belle étoile » ont disparu. Il faut dire que nous sommes à 2500 m d’altitude et même sans pluie le fond de l’air est frais. Nous avions prévu une randonnée à la journée jusqu’au lac Iskander kul avec pique nique. On change d’avis, cela va sans dire. Matinée à regarder la pluie tomber.  Repas à la guesthouse, encore du plov! et tiens voilà le soleil. On se dépêche de partir et nous faisons une belle randonnée en remontant la rivière dans l’une des 3 vallées à la confluence desquelles se trouve la GH.  Le soleil est de plus en plus présent et le paysage est vraiment très beau. Sur l’autre rive un village perdu, de ce coté quelques tentes habitées d’où on nous salue chaleureusement. Nous avançons jusqu’au moment où cela devient trop périlleux, d’ailleurs BB nous fait une belle glissade sur les fesses dans la boue, superbe! Le grand bleu semble vouloir s’imposer au grand gris de ce matin. Iskander kul sera au programme demain. 

De retour à la GH nous partons voir les alentours. Tout est de bric et de broc, une piscine inachevée, des barbecues perdus dans la végétation, des plate-forme sans destination précise, tout est de l’a peu près. Pour l’anecdote, même le PQ n’est pas tout à fait idéal. Non seulement il s’apparente à du papier de verre, mais de plus est plein de trous. Ce qui fait dire à BB, qui ne manque pas de sens pratique, qu’il faut être attentif au moment important lorsqu’on le plie, s’assurer de ne pas aligner 2 trous……

La GH est à nouveau pleine ce soir et un feu de joie se prépare dans la cour. 

Nous partageons la table avec les Polonais, des Slovaques et un Russe de Sibérie qui nous vante son pays et sa région, il nous donne ses  coordonnées, ça peut servir pour un futur voyage, et eux partagent…..la vodka avec nous. A la table derrière toute une ribambelle de femmes préparent le repas. Une fois la table dressée, elles partagent largement avec notre table tout ce qu’elles ont préparé. L’hospitalité et le sens du partage de l’Asie Centrale n’en finit pas de nous étonner. Dehors les hommes mangent et boivent de leur coté. Une fois le repas terminé, tout le monde se rassemble autour du feu de joie. Il faut continuer à manger et à boire, ça leur fait plaisir, et après, on danse. :o) Les autres touristes sont partis se coucher, ne reste qu’Adam le Polonais qui nous sert d’interprète et nous. L’ambiance est à la rigolade. Il faut absolument qu’on participe à la danse. On fait ce qu’on peut, et dés que l’occasion se présente on va s’asseoir, mais bien vite on nous relance sur la « piste ». Un grand avec un long manteau et 2grammes dans chaque poche, tiens absolument à nous servir moult vodka. On fait ce qu’on peut pour ne pas montrer quand la tasse est vide, on passe ainsi au travers de plusieurs tournées, mais ça ne marche pas à tous les coups. Il tient absolument aussi à me coller d’un peu trop près. Adam ne nous traduit pas intégralement tout ce qu’il propose mais on s’en doute un peu. On arrive finalement à s’éclipser discrètement avec le sentiment d’avoir passé une très bonne soirée. Quels gens extraordinaires et conviviaux!

30 juin 2019

Il fait beau ce matin, les polaires regagnent le fond du sac. Nous partons avec le pique nique. Le propriétaire, qui nous ramènera demain à Douchambé, nous conseille de partir explorer l’autre vallée aujourd’hui, puisque demain nous irons au lac avec lui en partant et il nous laissera le temps nécessaire pour apprécier le site. Ca marche. Très belle randonnée, seuls avec la nature et le torrent bleu glacier qui bouillonne en contrebas. Nous avançons dans la vallée jusqu’à tomber sur un immense pierrier infranchissable. Nous faisons demi tour, et nous arrêtons pour pique niquer dans un superbe endroit où une petite cabane de berger est adossée au rocher. Nous ramassons des branches et allumons un feu. Nous y ferons griller notre pain qui sera ainsi bien meilleur. Après un bon moment passé là nous prenons le chemin et sommes de retour à la GH dans l’après-midi. 

1er juillet 2019

Dernier petit déjeuner avec les Polonais avec qui nous avons finalement bien sympathisé. Aurevoirs et embrassades et chacun part de son coté mais dans la même direction Douchambé, capitale du Tadjikistan. Le gérant de la GH nous emmène. Il nous fait faire un peu de tourisme avant de retrouver la grande route. Lac Iskander, snake lake, water falls, sous ce grand soleil tout est très beau. Derniers regards pour les monts fan qui nous ont accueillis pendant ces 3 jours et nous ont enchantés. La route est difficile, mais cette fois nous avons un 4X4 ce qui facilite les choses. Sur l’axe Pendjikent Douchamb nous empruntons le tunnel dit « tunnel de la mort ». 9 km sous la montagne, sans éclairage ni ventilation. Il est dit dans les guides que si l’on tombe en panne sous le tunnel on est mort, très vite asphyxiés par les gaz d’échappement. Nous ne tombons pas en panne…..mais bien contents lorsqu’on sort. l’atmosphère était un peu « plombée »pendant la traversée….

La route monte puis descend, son état nous laisse entrevoir ce que sera la traversée du Pamir, route du toit du monde que nous emprunterons prochainement. Nous descendons de presque 2000 mètres et du coup la température elle, reprend 20° supplémentaires. Nous étions bien dans les mont fan, nous retrouvons maintenant la touffeur de la ville. La route devient très belle, comme par hasard, à partir du moment où nous passons devant la très belle et très imposante datcha du Président Rahmon. Après un repas agréable avec nos chauffeurs, nous nous installons à l’hôtel sous la clim, on a du travail cet après-midi. Mettre le blog à jour et faire une lessive.