Pendjikent, première étape Tadjike

26 juin 2019

La date de validité de notre visa Tadjik est arrivée. Nous prenons donc la direction ce matin de la frontière. 

Cette frontière a été très longtemps fermée. Du temps de l’ex Président Karimov les relations avec le Tadjikistan n’étaient pas très cordiales. Depuis sa mort et l’arrivée du nouveau Président Shavkat Mirziyoyev l’ancien premier ministre, les choses ont « un peu » évoluées et les relations sont moins tendues. La torture, bien qu’elle soit illégale dans la constitution et le code pénal continue d’être appliquée  et joue un rôle central dans le système de justice du pays, le travail forcé et les mariages arrangés sont des réalités mais les droits de l’homme progressent lentement. Concernant la religion : « L’Ouzbékistan a été bercé pendant près de soixante-dix ans dans «l’athéisme scientifique » de l’Union soviétique qui visait à supprimer la religion dans l’espace privé et public, au moins jusqu’aux années brejnéviennes. La dissolution de l’URSS a été l’occasion pour Islom Karimov, Président de la République d’Ouzbékistan à partir du 1er septembre 1991, d’utiliser le thème du retour à la religion et en l’occurrence l’Islam.  

Les autorités politiques prennent l’Islam pour vecteur de promotion d’une norme comportementale qui créé une définition du citoyen ouzbek après l’Union soviétique 

sans pour autant prôner son exercice dans la sphère publique ».

Islam modéré donc. Le nouveau président est un peu moins « modéré » et le spectre de la radicalisation commence à poindre. 

Mais nous voilà maintenant au Tadjikistan. Nous redoutions le passage de cette frontière toute nouvellement ré-ouverte, et réputée difficile à passer. Un cycliste allemand rencontré à la guesthouse de Samarcande est toujours en attente de son visa malgré plusieurs demandes. Pour notre part nous avons obtenu facilement nos e-visa, reste à savoir s’ils vont être acceptés. C’est donc avec un petit peu d’angoisse que nous prenons la route. A la frontière c’est le grand désert. Personne à part les douaniers. Ouzbeks tout d’abord bien sûr. Ils nous demandent si on a aimé leur pays. Oh Oui bien sur et nous sommes sincères! ils contrôlent ensuite méticuleusement toutes nos « registrations » collectées à chaque nuit dans un hôtel et guesthouse, et paf! voilà le tampon de sortie apposé. Quelques centaines de mètres plus loin, la frontière Tadjik. Sourire (Griezeman, Pogba, LLoris, M’bappé, enfin bref l’équipe de France qu’ils connaissent mieux que moi),  contrôle du visa, Paf! tampon! Facile!!!!

Umed un jeune enseignant en anglais nous propose ses services pour nous conduire jusqu’à Pendjikent. On n’a pas trop le choix vu qu’il n’y a personne d’autre, mais ses tarifs sont tout à fait corrects. Umed est très sympa, pour le même prix il nous conduit jusqu’à la banque où nous pouvons trouver un bankomat en état de fonctionnement, puis au marché pour échanger nos derniers soums Ouzbeks, et enfin dans un magasin où nous faisons l’acquisition de notre carte sim Tadjik. Nous voilà prêts à explorer ce nouveau pays. L’hôtel est moderne, confortable……et vide. Petit tour au marché, repas pour…..presque rien, après-midi tranquille à prendre la « température" du pays, encore bien chaude. Pas de différences majeures avec l’Ouzbekistan, à quelques détails près. Les femmes sont un peu plus voilées, les prix des restaurants encore moins chers, les Chevrolets ne sont plus la normes, ici ce sont les voitures allemandes (Mercèdes, Opel).et les montagnes barrent le paysage. Nous allons nous balader jusqu’au bord de la rivière et nous installons sous un tapchan dans une belle « tchaïkhana », littéralement « maison de thé ». On demande donc un thé que l’on savoure les yeux dans la montagne qui nous fait face. Lorsqu’on veut payer, on refuse notre argent, c’est cadeau. Merci. Tiens il va falloir qu’on s’enquière de savoir comment dire merci en tadjik. RRRRarrrmiet en kazakh, RRRRarrrmat en Ouzbek, alors RRRarrrquoi? en Tadjik. Ce soir le vent se lève et fait tomber les degrés, on est enfin bien. Tout est fermé au presque, nous n’aurons pas de petit resto ce soir mais un kebab monstrueux que nous mangeons dans notre chambre au frais sous la clim. 

27 juin 2019

Journée mise à jour de notre itinéraire Tadjik qui n’est pas simple à organiser, compte tenu des faibles possibilités de transport, des points incontournables que nous voulons mettre au programme, et de toutes les inconnues. 

Ce matin nous remontons la rue principale de Penjikent jusqu’à la statue de Lénine, une des seules qui n’a pas été « déboulonnée ». Au passage on salue l’une des innombrables représentation du Président Tadjik Emomalii Rahmon. 

Le Lonely indique un restaurant « gastronomique », on se laisse tenter. Et l’on mange seuls dans une grande salle à manger……du plov…..Pour de la gastronomie on repassera. L’après-midi nous nous rendons, en utilisant la marshroutka n°5 comme indiqué dans le guide, et au grand étonnement de tous ses passagers, jusqu’à un site majeur de Pendjikent, l’ancienne cité sogdienne. Dans le guide ils disent : « En contemplant ces maigres vestiges, on peine à imaginer qu’elle fût, du Vè au VIIIé siècle, l’une des  plus cosmopolites de la route de la soie », et pour une fois…..on est d’accord avec le guide. 

Demain nous partons pour quelques jours  dans les montagnes en direction d’un lac l’Iskander Koul. Ca va changer d’ambiance. Je ne pense pas pouvoir donner de nouvelles avant notre arrivée sur la capitale Douchambé de retour du lac.